Journée de la migration
«Naturalisez-vous avant le 1er janvier 2018»
Acquérir la nationalité helvétique: un droit ou un privilège? Tel était le thème de la Journée de la migration SEV de samedi dernier à OIten.
Quelque 60 personnes (migrant-e-s ou non) se sont réunies les 5 novembre dernier à Olten lors de la Journée annuelle de la migration. Le Responsable de la commission de la migration, Arne Hegland, a d’abord expliqué en quoi consistaient les lois régissant la nationalité et quelles en sont les principaux changements à l’horizon 2018 (voir ci-dessous). Il s’agit avant tout d’un durcissement.
Justement en raison de ces durcissements, l’Union syndicale suisse a lancé une offensive de naturalisation. Si la demande est déposée avant le 1er janvier 2018, elle sera traitée selon les dispositions actuellement en vigueur. C’est pourquoi l’USS veut motiver les personnes qui n’ont pas encore la nationalité à en faire la demande.
Naturalisation ou pas?
Une question émotionnelle
La question de la naturalisation était au centre d’une table ronde. Pas encore suisse, le vice-président du SEV Manuel Avallone va en faire la demande. Né en Suisse, il a vécu ici toute sa vie. Et pourtant, il s’est toujours refusé à se naturaliser. Il juge la procédure rabaissante et n’a guère envie de devoir faire la révérence devant la Suisse et passer pour un quémandeur. Lui qui parle le «Bärndütsch» et n’a aucun lien avec son pays d’origine. Il a toutefois décidé de se faire violence. Il s’adresse aux nombreuses personnes, qui comme lui, vivent ici depuis de nombreuses années et n’ont pas le droit de s’exprimer: «Cela affaiblit la démocratie. C’est pourquoi il est grand temps de se naturaliser.»
(Presque) Suisse
D’autres invités ont déjà fait un pas de plus. Salvatore Bubba, employé chez Railclean CFF, se trouve au milieu de son parcours de naturalisation. Un processus de «longue haleine, pénible et peu clair». D’origine italienne, Claudia Menchini a désormais le passeport helvétique. Elle appuie l’avis de Manuel Avallone et des participant-e-s à la Journée: «Nous avons tant fait pour ce pays, nous y avons passé tant de temps et nous y avons travaillé. Dès lors, naturalisons-nous!» Elle conseille à ceux qui en ont l’intention de bien s’informer afin de bien connaître leurs droits et devoirs. «Le sentiment d’impuissance disparaît», dit-elle.
Peter Moor a fait part de son expérience de «faiseur de Suisses», lui qui siège à la commission de naturalisation d’Olten. Il a rebondi sur une scène du film «Les Faiseurs de Suisses», diffusée avant le débat: «C’est comme dans le film. Les questions posées dans la commission ne sont pas standardisées.» Il conseille donc, même si c’est plus facile à dire qu’à faire, de jouer au quémandeur et de prendre ça avec humour. Pascale Steiner, de la Commission fédérale des migrations, estime que la Suisse devrait inciter les personnes remplissant les critères à se naturaliser, comme l’Etat de Genève l’a fait. Un souhait partagé par les participant-e-s, afin que la naturalisation ne reste pas un privilège.
Karin Taglang / vbo
Naturalisation mode d'emploi actuel et futur
Ceux qui entendent actuellement obtenir la nationalité suisse doivent avoir vécu au moins 12 ans en Suisse, dont les cinq dernières années de manière ininterrompue. Les années passées en Suisse entre 10 et 20 ans comptent double. Les personnes doivent être intégrées et respectueuses du cadre légal.
Dès le 1er janvier 2018, l’obligation de résidence descendra à 10 ans, mais il faudra être en possession d’un permis C pour déposer une demande de naturalisation. Les critères pour l’obtention d’un permis C seront aussi durcis. On assistera donc à un cumul des durcissements, vu que les critères pour évaluer l’intégration seront également plus sévères.
Commentaires
Martinez Jose 16/11/2016 12:09:31
La Naturalisation est beaucoup trop difficile pour les gens, qui, comme moi, sont nés en Suisse, et j'ai 53 ans !
J'ai fait toutes mes écoles en Suisse, mon apprentissage , et j'ai toujours travaillé, sans jamais être au chômage, cela fait bientôt 26 ans que je suis au CFF, je pense être intégré !
Pourquoi devrais-je passer un Examen, où l'on me pose des questions, auxquelles, je pense que toutes mes connaissances Suisses, ne sauraient répondre, et en plus il faut payer !
Il faudrait, vraiment, pour les personnes comme moi, faciliter les choses.