La CCT acceptée à 75% le 14 juin dernier.
CCT CGN améliorée!
La CCT CGN a été plébiscitée : 75% de oui pour un texte qui apporte de nettes améliorations salariales.
Le SEV et la CGN ont renouvelé leur CCT pour la période 2017-2020. Le conseil d’administration avait approuvé le texte début juin. Le 14 juin, c’est l’assemblée des membres SEV qui l’a plébiscitée: 65 pour, 18 contre, 3 blancs. Soit un taux d’acceptation de 75%. Cela confirme le bon travail de la délégation de négociations du SEV, qui a travaillé sur la base du cahier de revendications, fruit d’une synthèse des demandes provenant des différents groupements.
Mais le résultat sorti des urnes est aussi le fruit d’un accord avec la CGN que « le comité de la section et le comité élargi qualifient de bon. Il était difficile de faire mieux », a expliqué le secrétaire syndical Tony Mainolfi aux 45 membres présents à bord du « Lausanne ». Les améliorations apportées coûteront au total 320 000 fr. par année quand les mesures dans la CCT auront déployé tous leurs effets.
Améliorations incontestables
Dès le 1er janvier 2017, l’ensemble du personnel touchera 40 fr. de plus chaque mois car toutes les classes et toutes les annuités ont été revues à la hausse. Dans le domaine salarial, l’accord prévoit des changements importants dans la progression salariale. Ainsi, pour les non-navigants qui atteignent l’annuité 6 de leur classe (pour ceux qui sont entre la classe 1 et 7), ils passent à la classe supérieure et pourront encore augmenter de deux annuités avant de toucher les 20 et 30 ans dans cette nouvelle classe. Pour ceux qui sont dans la classe 8 à 13, le mécanisme est similaire, sauf que le déplafonnement dans la classe supérieure se fait d’une annuité et non de deux. Pour les capitaines I et II, c’est pareil. Au fait pourquoi les autres fonctions navigantes ne sont-elles pas directement concernées par ces nouvelles règles de progression salariale ? « C’est effectivement une lacune à laquelle il s’agira de tenter de remédier plus tard comme l’a fait remarquer l’assemblée. Il se trouve que la progression salariale est tout de même possible en lien avec les changements de fonction successifs chez les navigants. Pour les non-navigants, c’est beaucoup plus figé », explique Tony Mainolfi.
Il est important de préciser que ses améliorations de la grille salariale impliquent une contrepartie: l’absence de négociations salariales en fin d’année durant trois ans. Un point qui a soulevé des interrogations dans la salle : « J’ai peur que ça démotive des collègues car on est pieds et poings et liés. » D’autres ont fait remarquer que la CCT cadre Vaud prévoit des négociations salariales chaque année. « N’affaiblit-on pas la CCT cadre Vaud ? » Tony Mainolfi a admis la pertinence de la question tout en se voulant rassurant : « Le renoncement aux négociations salariales pendant trois ans est le fruit d’un accord qui comporte une contrepartie importante et immédiate en termes d’amélioration salariale. Nous n’aurions jamais accepté une mesure unilatérale de l’entreprise. De plus, le résultat des négociations salariales est toujours incertain, dans ce sens c’est clairement un avantage d’avoir réussi à faire inscrire des mécanismes salariaux qui garantissent une réelle progression ».
Signalons encore que l’accord entérine des indemnisations non-négligeables pour les rappels de congé des navigants qui étaient certes en vigueur, mais ne figuraient pas dans la CCT. Quant aux mécaniciens vapeur et diesel ils conserveront la prime mensuelle de 150 fr. liée à leur CFC et qu’ils perdaient lorsqu’ils atteignaient la classe 10.
L’assemblée n’a néanmoins pas perdu le sens des réalités et donné mandat au comité de négocier des solutions avec la direction sur les questions de prises de vacances et d’horaires qui ne donnent pas entière satisfaction en ce moment.
Pour conclure cette assemblée, le président Marco Formosa a remercié les membres pour l’acceptation de la CCT et rappelé un élément fondamental de cette réussite : « Notre taux de syndicalisation qui oscille entre 87 et 95% est primordial. Sans ce taux d’organisation, il ne serait possible d’atteindre ce que nous avons atteint. »
Vivian Bologna