Après le refus de la CCT par 85% des votants, la conférence CCT donne mandat au comité de préparer des actions de mobilisation
Aux truffes ou aux champignons de Paris ? Sauce indigeste aux tl
Une quarantaine de membres avaient rallié lundi soir la Maison du Peuple. Après le refus de la CCT à 85%, quelle stratégie adopter pour forcer la direction des tl à discuter avec le SEV qu’elle boude depuis deux mois ?
« On nous prend pour des truffes ! Et si on ne se mobilise pas en nombre, on nous prendra pour des champignons de Paris ! » Si belle, cette image est l’oeuvre d’un des participants de la conférence CCT tl-LEB mise en place par les sections tl-LEB lundi soir. Histoire d’analyser la situation à l’aune de l’actualité récente. « Le refus de la CCT à 85% des votants montre clairement la confiance que vous aviez en votre délégation de négociations qui appelait à refuser le texte », a analysé Christian Fankhauser.
Et le secrétaire syndical de rappeler que depuis, les tl bafouent le partenariat social en refusant de rencontrer le SEV. « Avec 85% de non, je comprends que la direction n’ait pas envie de nous voir, mais ça fait quand même partie de leur job ! Puisqu’ils veulent pas négocier, doit-on les aider à avoir envie ? », a-t-il ironisé.
Car le mécontentement de la base n’a pas disparu comme par enchantement avec le refus de la CCT. La gratuité pour les employé-e-s de l’unité LEB et leur famille sur le réseau tl n’a pas de réciprocité pour les employé-e-s tl. Le nombre de semaines de vacances varie entre les différents secteurs de l’entreprise et le le temps de travail diffère selon les unités. « A cela s’ajoute des problèmes bien spécifiques. Les mécanicien-e-s du M1 n’ont toujours pas de reconnaissance de leur polyvalence, le personnel ITSQ et CCCT s’estime sous-classé », renchérit Christian Fankhauser. La grogne au M1 se traduit d’ailleurs par le lancement d’une pétition.
Des mesures de luttes à définir
Autre signe de mécontentement, la décision unilatérale de la direction de modifier la grille d’évaluation du personnel hors-conduite. Une provocation contre le personnel qui passe mal. Toujours dans le registre des évaluations, l’absence de notification écrite pour les hausses salariales à la compétence refusées pour 2016. « Certains et certaines ont atteint leurs objectifs mais n’ont pas été augmentés. Sans décision qu’il est possible de contester, alors que la CCT prévoit expressément ce mécanisme. En fait, la direction met en place le système arbitraire que vous avez refusé à 85% ! », a constaté Christian Fankhauser.
Quelles réponses apporter à cela ? Des mesures très dures à des mobilisations sectorielles, en passant par une action unitaire, tout a été abordé. Le comité a reçu le mandat de planifier des actions pour la mi-avril. Actions qui seront proposées aux membres prochainement. La base décidera des mesures en conférence CCT. Cette méthode a porté ses fruits. Le résultat du vote CCT l’a montré. Le SEV a gagné en crédibilité. Les 90 adhésions de l’an dernier sont là pour en témoigner. Seule la direction semble encore dans le déni. « Elle joue le mauvais jeu en ne respectant pas le personnel », a conclu le président VPT-tl carmelo Scuderi. Faudra-t-il donner envie à la direction de discuter avec le SEV ou la raison l’emportera ?
Vivian Bologna