Les temporaires aux CFF: remise d’une pétition
Pas d’engagement en vue
L’accord sur les employés temporaires aux CFF, ou plutôt son non-respect, reste d’une actualité brûlante. Le SEV vient de remettre une pétition signée par 1100 personnes, alors que la vague de licenciements continue.
Ils sont nombreux à s’annoncer au SEV, issus de toute la Suisse, après avoir espéré une place de travail qui n’arrive pas et au lieu de laquelle ils reçoivent une lettre de licenciement (voir dossier dans
1100 signatures de Suisse orientale
Les licenciements intervenus dans le nettoyage des wagons en Suisse orientale sont particulièrement choquants. Une pétition a été lancée suite à ces évènements, qui demande le réengagement de ces temporaires. Collectées sur papier et uniquement dans l’entreprise, ce sont vite 1100 signatures qui ont été récoltées en peu de temps, signatures qui ont été remises par une délégation du SEV,
Vague de licenciements depuis l’automne
Le vice-président du SEV, Manuel Avallone, a profité de l’occasion pour interpeller Markus Jordi, le chef du personnel aux CFF: « Depuis l’automne dernier, on sait qu’un engagement devrait survenir après quatre ans. Au lieu de cela, on fait face à une vague de licenciements », a expliqué Avallone.
C’est Adam Abdi Dirie qui a expliqué en premier son parcours: après des années de compliments il a tout à coup dû faire face à des critiques, qui ont très rapidement conduit au licenciement. Il avait d’ailleurs reçu un deuxième avertissement après s’être défendu contre une insulte raciste. Les quatre histoires se ressemblent: Darlington Chikwado Etumni, Ramazan Camci et Cirillo Pompeo ont vécu la même chose que Dirie: tout à coup on a commencé à leur reprocher de petites erreurs, qui ont vite mené à leur départ. Pour Pompeo, qui a 59 ans, les perspectives de trouver un nouvel emploi sont bien sombres; et même s’il retravaille deux ans aux CFF, son âge et son activité de longue durée aux CFF sont autant d’arguments pour remettre le processus en question.
Pour Camci et Etumni, le cas est clair comme de l’eau de roche: le premier travaillait depuis 8 ans, l’autre depuis tout juste quatre ans comme temporaires aux CFF. Il s’agit donc, pour les CFF, d’éviter des engagements fixes.
Nouveaux contrats, nouveaux lieux de travail
Les raisons des licenciements sont peu étoffées, comme le montre l’histoire de Darlington Etumni: il a continué à se porter candidat pour d’autres postes de temporaire aux CFF, mais on lui a vite fait comprendre que, comme il arrivait aux quatre ans, il ne serait pas engagé. Par contre, à RailClean, cela a été possible. Il nettoie maintenant les gares au lieu des trains. Mais il ne recevra pas de contrat fixe: RailClean est expressément exclu de l’accord...
Lors de sa rencontre avec les nettoyeurs de St-Gall, Markus Jordi, chef du personnel aux CFF,a écouté attentivement leurs doléances. Lors de sa prise de position, il a affirmé que les CFF étaient un employeur fiable et social et qu’ils entendaient le rester. Il a mis en avant le fait que l’accord sur les temporaires est unique en Suisse et progressiste, et que son application est dès lors exigeante. Jordi a expliqué que les CFF prennent la critique du SEV au sérieux. Ils essaient d’avoir un vue d’ensemble sur les employés temporaires, que le système ne permet pas à la base. «Nous voulons obtenir une vue d’ensemble, même rétroactive, la plus parfaite possible. Où des erreurs ont eu lieu, comme l’a décrit le SEV, nous sommes prêts à les corriger.» Il souligne que «les CFF ne toléreraient pas qu’il y ait des comportements indécents ou des infractions en matière de personnel». Il met en garde, en même temps, contre de trop grandes attentes: «Des licenciements en raison de prestations insuffisantes auront toujours lieu et nous ne reviendrons pas en arrière.» Il rappelle que pour obtenir une place fixe, il faut remplir les exigences en matière de prestations, certificat de capacité et attestation de santé compris. Finalement, la délégation des CFF a également souligné qu’il faut des postes libres pour proposer un poste fixe aux temporaires (bien que cela ne soit pas dans l’accord). Le SEV exige que ces postes soient créés puisque, au niveau du travail, il n’y aucune différence entre un temporaire engagé toute l’année et un employé fixe. «Nous voulons utiliser les deux ans de délai de mise en place pour obtenir la transparence nécessaire et garantir une application légale de l’accord dès 2017. Vous pouvez nous prendre au mot», a conclu Jordi. pmo/Hes