Le SEV hausse le ton à Genève
Le SEV demande aux autorités politiques et à la direction des TPG de retirer leur deux propositions de contrats de prestations. Pour le SEV, les deux projets détruisent des emplois et mettent en danger la qualité de l’offre alors que le développement des transports publics, avec le CEVA, est en point de mire. Pour manifester leur colère, les membres SEV arborent dès lundi un brassard. Les employés des TPG descendront dans la rue le 12 novembre avec le reste de la fonction publique.
Le mouvement d’augmentation de l’usage des transports (+65% du nombre de voyages réalisés en TC de 1990 à 2010) ne va pas faiblir. Les prévisions du plan de mobilité 2030 laissent entrevoir une hausse de la population du Grand Genève, soit un besoin en mobilité accru dans l’espace du Canton de Genève, mais aussi en zone transfrontalière. Le plan directeur 2015-2018 du réseau des transports collectifs prévoit 7% d’augmentation des déplacements en transports publics d’ici 2018, dont 3% sur les seuls TPG. Dans ce contexte, supprimer le nombre d’emplois par des licenciements ou des départs naturels revient à aller à l’encontre des besoins de mobilité.
La disparition de quelque 100 emplois va en outre dégrader encore davantage les conditions de travail des employés des TPG. Or, pour répondre à l’offre du contrat de prestation 2010-2013, les rythmes de travail ont été augmentés. Le réseau a été réorganisé, les cadences densifiées et le nombre de véhicules augmenté. Dans le même temps, les travaux, notamment ceux liés au CEVA en ville de Genève, ont compliqué et gêné la circulation des transports publics, rendant difficile le respect des horaires.
Cette dégradation des conditions de travail a eu pour conséquence une hausse du taux d’absentéisme: il est de 7,3% en 2013, contre 6,86% en 2012 selon le rapport de gestion des TPG. Pour répondre à l’augmentation de l’offre, les horaires des conducteurs ont été flexibilisés, mais les ressources en personnel n’ont pas été adaptées. Le CA a reconnu que cette flexibilisation du temps de travail avait permis l’économie de 24 mios de francs entre 2010 et 2013. Il manque dans les faits l’équivalent de 130 postes de conducteurs pour répondre à l’offre actuelle.
Lors de son point de presse du 29 octobre, le Conseil d’Etat a présenté la première étape du contrat de prestations des TPG qu’il a accepté et qui doit être ratifié par le Grand Conseil. Les premières mesures d’économie touchant l’offre vont être mises en place dès décembre. Le SEV s’insurge contre les mesures qui affectent le personnel. Avec pour objectif une augmentation de la vitesse commerciale, ce sont à nouveau les conducteurs qui sont sollicités avec une pression mise sur les gestes métiers (notamment les manœuvres d’ouverture et fermeture des portes) et les modalités des lieux de relève.
Pour le SEV, le personnel est le premier visé par les mesures prises, il n’est donc pas question d’accepter des économies sur son dos. La section SEV-TPG refuse également le gel des engagements et le gel des indexations salariales. Le SEV s’oppose aussi aux projets de hausse de la sous-traitance que le PLR et les TPG souhaitent développer.
La réduction du personnel, par le biais de licenciement ou par le gel des engagements aura des conséquences particulièrement contreproductives à court et à moyen terme sur le développement des transports publics. Les TPG seront dans l’impossibilité de répondre aux défis de la région en 2019 lors de la mise en service du CEVA. Les TPG seront sollicités pour mailler le réseau, l’évaluation des effectifs n’est pas encore réalisée, mais l’on perçoit d’ores et déjà que le nombre de chauffeurs devra être augmenté. Le processus d’engagement et la formation des conducteurs nécessite au minimum 6 mois. Toute réduction d’effectif ne peut pas être compensée dans un délai moindre, du fait des permis et de la connaissance réseau. La réduction des effectifs, dans la mesure où il y a volonté de maintenir des prestations de qualité est un mouvement multiplicateur. « Lorsque l’on baisse les effectifs pour une même tâche, les individus se fatiguent et s’épuisent, cela provoque des arrêts maladies qui réduisent d’autant le personnel et se répercute sur les autres membres de l’équipe », a souligné la secrétaire syndicale Valérie Solano lors d’un point presse.
Les entretiens du réseau, des infrastructures sont à la charge des TPG, ceux-ci, devant des réductions de personnel, devront minimiser les travaux d’entretien et donc faire des arbitrages qui mettent en danger la sécurité.
Pour toutes ces raisons, le SEV demande donc que le Grand Conseil refuse tout contrat de prestations qui affecte le personnel.
A lire et à visionner dans les médias
http://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/licenciements-tpg-syndicat-sev-fche/story/15078734
http://www.lecourrier.ch/125157/les_employes_de...s_tpg_font_toujours_plus_avec_moins
http://www.rts.ch/video/info/couleurs-locales/6274262-le-resume-de-l-actualite-romande.html
http://www.20min.ch/ro/news/geneve/story/TPG--le-SEV-inquiet-des-suppressions-de-postes-29885550