Crise sanitaire et service public
Les transports publics restent centraux
L’Union syndicale suisse a analysé vendredi dernier lors d’une conférence de presse les conséquences de la pandémie du Coronavirus sur les divers secteurs du service public. Durant la crise, les transports publics ont fonctionné de manière fiable mais ils ont perdu de nombreux clients. Il s’agit à présent de rapidement les reconquérir, comme le souligne dans une interview Giorgio Tuti, président du SEV. «Ce qu’il faut maintenant, c’est une bonne communication, du personnel en nombre suffisant, bien formé et engagé, et qui veille à la propreté des véhicules et des gares, et montre que les TP demeurent sûrs.»
Journal SEV: Comment les transports publics (TP) ont-ils jusqu’à présent maîtrisé la crise sanitaire ?
Giorgio Tuti: Il est vrai que l’appel du Conseil fédéral à rester le plus possible à la maison et d’éviter les rassemblements de personnes a entraîné dans les TP un recul du nombre de passagers de 80 à 90%par rapport à la situation normale. Cela a causé aux entreprises de TP de grosses pertes financières pour des coûts d’exploitation à peine plus bas. Pour l’ensemble du trafic voyageurs, les pertes mensuelles se sont montées en centaines de millions de francs. Après le retour presque à la normale de l’horaire le 11 mai, le nombre de passagers est resté en-dessous de la moyenne. La Confédération a ici le devoir d’élaborer un projet en collaboration avec les cantons et les entreprises de transport afin que ces dernières reçoivent le soutien financier nécessaire après que la crise sanitaire leur eut infligé des coûts élevés non couverts.
Pourquoi une offre de base des TP était nécessaire pendant le confinement?
Lors d’une telle crise, il est important de faire comprendre à la population que les prestations de base avec des services d’infrastructure sont garanties pour toutes les couches sociales et toutes les régions. Il est primordial de savoir que, par exemple, se rendre chez le médecin ou à l’hôpital est en tout temps possible. Les professionnels, d’importance systémique, qui travaillent par exemple dans un hôpital ou dans des magasins d’alimentation, doivent pouvoir continuer à se rendre au travail avec les TP. Et, comme je l’ai déjà dit, les TP sont importants pour la cohésion du pays car ils relient les villes, les agglomérations et les régions rurales par-delà les frontières linguistiques. Des TP qui fonctionnent bien font partie de notre ADN, ils nous procurent un sentiment de sécurité.
Quelle est l’importance du trafic marchandises dans une telle crise?
Le fait que le trafic marchandises continue à fonctionner ne prévient pas seulement des difficultés d’approvisionnement mais aussi les achats en masse qu’on a pu observer les premiers jours du confinement. Quand on voit que les marchandises servant aux besoins quotidiens sont en quantité suffisante et que leur transport dans les magasins ou à la maison continue à fonctionner, alors c’est la meilleure preuve que les achats en masse ne sont pas nécessaires. La population doit pouvoir faire totalement confiance au transport de marchandises effectué par la route et le rail.
La crise sanitaire a ébranlé la confiance dans les TP. Que faire?
En raison de la communication de ces derniers mois, il est compréhensible que certaines personnes continuent à éviter les TP. Mais il est absolument nécessaire que les gens reprennent confiance et les réutilisent. Pour ce faire, la propreté est primordiale, donc les groupes professionnels qui sont en charge de ce secteur dans les gares, les trains, les cars postaux et les bus, dans les trams et les bateaux, et qui font partie du service public, sont essentiels. Une campagne d’information est donc maintenant nécessaire: utilisez les TP! Et les entreprises de TP peuvent fournir un important coup de pouce à cette campagne avec des travaux de nettoyage visibles dans les gares, aux automates et dans les moyens de transport.
Malgré de possibles autres pandémies, les TP ont-il encore un avenir ?
Les TP sont même très prometteurs puisqu’ils sont très économes en énergie, peu polluants et peuvent accueillir beaucoup de monde sur une surface restreinte. Avant la crise sanitaire, l’opinion générale commençait à voir l’urgence de faire quelque chose contre le changement climatique. Et rien n’a changé aujourd’hui par rapport à il y a trois mois. Les TP font partie de la solution pour résoudre le problème climatique. C’est pourquoi la part des TP dans la répartition modale doit augmenter. Ces prochaines années, il faut assurer la croissance et le renforcement des TP. Et il faut assez de personnel bien formé avec de bonnes conditions d’engagement et de travail, et des perspectives professionnelles attractives – maintenant plus que jamais.
Markus Fischer
Service public stabilisateur
« Pendant la crise, le service public a démontré qu’il était essentiel, et il a fait preuve de solidité et d’agilité », a déclaré l’Union syndicale suisse dans le communiqué de sa conférence de presse (numérique) du 5 juin sur le rôle du service public durant la crise du Coronavirus. « En fait, le fonctionnement des services publics a été l’une des principales raisons de la confiance de la population dans les mesures prises pour lutter contre le virus. Le service public joue donc un rôle de stabilisateur systémique qui était jusqu’ici insuffisamment reconnu (...). Dans les transports publics ou dans la logistique, c’est ainsi bien l’association des différents acteurs et l’existence de mandats clairs de desserte de toutes les régions qui ont permis tant le maintien de prestations durant le semi-confinement que leur redémarrage très rapide une fois les restrictions levées. Dans l’accueil de jour ou la santé, les acteurs du service public ont assuré une offre jugée par tous absolument essentielle – heureusement sans se préoccuper, dans un premier temps, de sa rentabilité économique. Il a fallu engager des dépenses importantes et compter sur l’engagement sans faille d’un personnel auquel on parlait jusqu’ici principalement d’optimisation des coûts. »
En conséquence, de nombreuse acteurs du service public ont subi des pertes financières au cours des derniers mois. « Il faut les dédommager rapidement et entièrement », exige l’USS. Un bon fonctionnement du service public est nécessaire à la relance. « La priorité va au développement du service public et au renoncement des programmes d’économies ou d’austérité. La crise a montré qu’il était important de disposer de réserves de capacité. » Fi
Lien sur le communiqué et les textes des intervenants de la conférence de presse de l'USS
Dossier N° 139 : Simplement essentiel : le service public dans la crise
Commentaires
Carmine Cucciniello 11/06/2020 08:31:48
Sorry,aber das ist, aus meiner Sicht, nur alles wunschdenken. Der ÖV in der Schweiz, wird niemals wieder so erfolgreich sein, wie vor Corona-Zeiten.Solange am Homeoffice festgehalten wird, werden die Strassen staufrei sein. Ergo: Der ÖV CH, verliert alte Stammgäste,welche dank nun freier Strassen, Auto fahren, bzw. dank Homeoffice, zuhause bleiben. Touristen werden auch keine kommen, da die Lage zu instabil ist und die Schweiz,auch für Einheimische, zu teuer ist. Ferner wird die CH, ab ca. September,dass erstemal die wircklichen Arbeitslosen-Zahlen haben und mit Panik feststellen,dass alles viel schlimmer ist, als angedacht.Diese Rezession wird uns,den arbeitenden Mittelstand, töten.Die vielen Milliarden sind ja nicht in unsere Taschen geflossen, sondern zu den CEO,den Aktionären, den Verwaltungsräten und den Politikern.
Also geschätzte Gewerkschaften und vorallem-geschätzter SBG: es ist aus!Hört mir bitte auf, mit Schönwetter-Reden. Jetzt ist der pure wirtschaftliche Überlebenskampf angesagt. Jetzt müssen wir alles für unsere Arbeitsplätze machen. Jetzt darf es kein politisches Thema mehr geben.Arbeitsplätze sichern!Der letzte lösche die Lichter.