CCT travys
Avancées pour le personnel de Travys
Le personnel de la compagnie des transports publics du Nord-vaudois travys s’est prononcé massivement en faveur d’une nouvelle Convention collective de travail. Nous faisons ici le point sur les principales avancées.
Le 17 avril, le personnel de travys, (Transports Vallée de Joux, Yverdon-les-Bains, Sainte Croix), réuni en assemblée générale, a suivi le mot d’ordre de la délégation de négociation et du SEV. Il s’est prononcé à une forte majorité en faveur de la nouvelle CCT de leur entreprise qui entre en vigueur avec effet rétroactif au 1er janvier 2019.
Au cours de la négociation pour le renouvellement de la CCT demandé par la direction travys et qui s’est déroulée dans un climat constructif, le SEV a obtenu un certain nombre d’avancées.
Jean-Pierre Etique, secrétaire syndical SEV en charge du dossier, s’en félicite: «En échange d’une certaine souplesse dans le cadre de l’organisation du temps de travail et des tours de service, nous avons obtenu certaines améliorations pour le personnel. La délégation de négociation du syndicat avait à cœur d’apporter des améliorations.» Celles-ci redonnent de l’attractivité à des métiers connus pour la pénibilité des horaires.
Équivalence de la durée du travail annuelle
Parmi les améliorations, il y a l’équivalence de la durée du travail annuelle pour tout le personnel à 2050 heures annuelles, tant ceux qui sont soumis à la semaine de 5 jours que de 6 jours (le personnel de l’exploitation). Ces derniers voient la pénibilité de leur travail reconnue et bénéficient de deux jours supplémentaires de repos pour arriver à 65 jours, comme tous leurs collègues. Pour les mécaniciens de loc que nous avons contactés, «c’est tout du positif. Deux jours de congé sont toujours bons à prendre. »
Pour Benoît Ménestrier, conducteur de bus depuis 8 ans à travys, président de la section VPT Nord Vaudois/Travys et soumis à la semaine de 6 jours, «c’est une avancée. Les négociations CCT ont été très satisfaisantes cette année, avec aucun recul».
Garanties pour les tours de nuit
Autre avancée, le personnel de l’infrastructure, donc majoritairement les monteurs de voies, aura la garantie, quand il est engagé pour les tours de nuit, que la direction prenne en compte au minimum 8h12 de travail pour ne pas le pénaliser sur les jours de compensation et que leur solde ne tombe pas dans le négatif à la fin de l’année. «Pour nous cette mesure était très importante. Même si nous n’avons pas tout obtenu, nous avons ainsi fait un bon pas en avant», se réjouit Didier Fuchter, monteur sur voies depuis 18 ans et membre de la délégation de négociation.
Revalorisation pour Infra
Le personnel d’Infra avait clairement demandé une revalorisation de leur fonction suite aux nombreux cours suivis. La grande majorité du personnel d’Infra a obtenu un échelon de fonction supplémentaire, ce qui se traduira par un meilleur salaire. La présence de collègues de l’Infra dans la délégation de négociation a pesé pour corriger les fonctions sous-évaluées. «Nous estimions primordial que notre responsabilité pénale, notamment, en termes de sécurité soit reconnue», précise Julien Magnanou, conducteur de véhicule ferroviaire et chef sécurité depuis 4 ans.
Pour le personnel de l’infrastructure qui interviendra durant son temps libre pour des raisons de perturbation d’exploitation, il y aura des bonus d’intervention avec une majoration du travail de 25% pour les jours de semaine et de 50% pour les samedis, dimanches et jours fériés. L’indemnité de 30 fr. est maintenue.
Souplesse sous condition
Lors de la suppression d’un jour de congé les samedis, dimanches et jours fériés pour le personnel de l’exploitation (bus et train), s’il donne son accord, une majoration de 3 heures de temps de travail sera accordée lorsque la suppression du repos intervient moins de 48 heures avant la prise de service. La direction a également accepté une augmentation de l’indemnité du dimanche de 50 centimes par heures.
De son côté la direction tenait à mettre en place des contrôles inopinés du taux d’alcool tout en garantissant qu’il n’y aura pas de «chasse aux sorcières». Le SEV est entré en matière sur une certaine souplesse pour réduire d’une heure ou deux les jours de compensation quand ils sont suivis ou précédés d’un jour de repos. Cette souplesse peut aussi arranger le personnel pour certaines rotations.
Dernier point positif, le congé paternité, qui passe de cinq jours à deux semaines.
Yves Sancey