A Yverdon-les-Bains ça bouge du côté de CarPostal
Les chauffeurs persistent dans leurs revendications
Une pétition, deux séances, mais toujours pas de résultats concrets. Les chauffeurs de CarPostal continuent à revendiquer une amélioration de leurs conditions de travail.
« Tu vois, ici à Yverdon, ce sont essentiellement les bus de la compagnie Travys qui desservent la ville. Tandis que, depuis des décennies, les lignes de la région du Nord Vaudois et du Gros-de-Vaud sont desservies par CarPostal. Mine de rien, ce territoire est étendu mais la densité de la population est relativement faible. Au milieu des matinées et au milieu des après-midis il y a des heures où l’on roule très peu. La direction de CarPostal n’a pas su mettre en place une bonne organisation du travail. Ce sont des managers qui n’ont pas forcément une bonne expérience du monde des transports publics. Et c’est nous, les chauffeurs, qui en faisons les frais .» Mardi 28 mars, au terme de l’assemblée syndicale, c’est en ces termes pondérés qu’un chauffeur nous a expliqué les causes de la mauvaise humeur des employés de CarPostal d’Yverdon et environs.
Les revendications
Cette assemblée a été mise sur pied par la commission du personnel et par les syndicats SEV et syndicom. Il s’agissait de faire le point suite à la pétition remise à la direction de CarPostal d’Yverdon-les-Bains le 13 février dernier.
Dans cette pétition, munie de plus de 70 signatures, les chauffeurs demandaient, notamment, d’éliminer le fléau du nombre d’heures de travail négatives, la mise en place de tours de service plus compacts, la diminution du nombre de jours de travail consécutifs, la suppression du service de piquet et des WC aux terminus. Suite à cette pétition, 2 séances de discussions ont eu lieu les 1er et 21 mars. La délégation du personnel était composée par 4 membres de syndicom et 2 membres SEV.
Premiers résultats mitigés
- Pour ce qui est de l’aménagement des WC aux terminus, la direction a promis que des toilettes mobiles « ToiToi » commenceront à être installés courant mai.
- Le service de piquet devra obligatoirement être supprimé, puisque selon la loi sur la durée du travail (LDT) le personnel de conduite n’a pas le droit d’effectuer de service de piquet. Il sera remplacé dès la rentrée scolaire d’août par un service de réserve qui implique cependant que le chauffeur doit rester présent au dépôt.
- La diminution du nombre de jours de travail consécutifs pose des colles. Certes, les tours de 12 jours permettent de bénéficier de davantage de week-ends libres, mais, travailler 12 jours d’affilée sur la route c’est énorme et à la limite même dangereux pour la sécurité ! Mais pour la direction les tours de 12 jours c’est légal … (à relever que c’est l’unique région CarPostal en Suisse qui pratique de tels horaires).
- La demande de compacter les heures des tours de service se heurte à des difficultés de mise en place. « Ce n’est pas rare de commencer le travail à 6heures du matin et de le finir à 19 heures pour ne faire que 6heures de travail rémunéré effectif. Si durant les longues pauses l’on habite près du dépôt ça va, sinon c’est galère » a relevé un chauffeur. Pour la direction de CarPostal « cette demande va au-delà des exigences légales et de la CCT. Elle ne peut pas être réalisée sans entamer la productivité de l’entreprise ou diminuer le taux d’occupation ».
- Enfin, la revendication de supprimer le nombre d’heures négatives implique la refonte complète de l’aménagement du temps travail, cela nécessite des négociations approfondies entre la délégation syndicale et la direction de CarPostal.
« Processus évolutif »
Malgré les résultats mitigés de cette première ronde de discussions, les chauffeurs ont remercié les représentants des syndicats SEV et syndicom pour leur engagement et demandent la poursuite des discussions avec la direction de CarPostal Yverdon. Pour le secrétaire syndical SEV Christian Fankhauser, il s’agit d’« un processus évolutif », l’important étant d’obtenir des avancées de manière progressive. La prochaine séance a d’ores et déjà été fixée au 2 mai prochain. Affaire à suivre.
Alberto Cherubini