Assemblée des délégués de la sous-fédération AS, le 22 octobre à Olten
« Il faut resserrer les rangs »
L’assemblée des délégués AS, présidée par Rolf Feier, a réuni 41 participants.
Giorgio Tuti, président SEV, était venu présenter l’actualité politique, avec un retour sur le 18 octobre et les résultats des élections fédérales. Il a regretté, bien sûr, le virage à droite du Parlement et les difficultés supplémentaires qui attendent les syndicalistes. Il a avoué être très préoccupé par les retraites, « même si le paquet Berset tel que discuté cet été au Conseil des Etats semblait correct et acceptable ». En effet, avec la nouvelle composition de la chambre basse, concrétiser la hausse des retraites semble devenu bien plus difficile. L’autre sujet politique important à venir est la votation de fin février 2016 sur le deuxième tube au Gothard. Une manifestation SEV est d’ores et déjà prévue le 2 février 2016 au niveau national.
En ce qui concerne les actualités syndicales, Giorgio Tuti a expliqué vouloir « éviter que le vente de la libéralisation continue à souffler sur les CFF ». Le président a également évoqué les relations entre le SEV et les commissions du personnel.
Le président central, Peter Käppler, a ensuite présenté les actualités de la sous-fédération. Après la diffusion d’une vidéo sur le Congrès de mai 2015, il a félicité notamment les deux membres AS qui ont obtenu de bons résultats aux élections fédérales, à savoir Edith Graf-Litscher, réélue dans le canton de Thurgovie, et Urs Huber, qui a obtenu une deuxième place sur sa liste dans le canton de Soleure. Urs Huber, qui devait présenter un point à l’ordre du jour, était excusé pour raison de maladie.
Actualités des branches
Pour la branche Voyageurs, c’est Ruth Schweizer qui a pris la parole et a rappelé la journée du 31 octobre dédiée au personnel de la Vente. Les 22 inscriptions actuelles, sur un total de 1200 affiliés SEV, la déçoivent beaucoup. Elle a rappelé « qu’il faut développer des arguments, resserrer les rangs et montrer qu’on est forts ». En parlant de la police des transports, Peter Rüegg a déploré la nouvelle directive du commandant récemment nommé, sur le port de l’uniforme lors des trajets de service. En effet, ces trajets se faisaient auparavant en civil, le policier étant seul dans le train à ce moment-là. Mettre l’uniforme augmente les risques selon Peter Rüegg: « Nous condamnons cette décision. Elle ne nous semble pas très logique, ni très réfléchie ». Jürg Hurni, secrétaire syndical responsable, a écrit à la direction et le SEV est dans l’attente d’une réponse. Peter Rüegg a expliqué qu’il pensait « être plus utile seul en civil, pouvant donner l’alerte si nécessaire, que seul en uniforme, dépassé par les évènements. »
En ce qui concerne la branche Infrastructure, on a surtout discuté des chefs circulation des trains. Pour les services centraux et immobilier, Roland Schwager a présenté les résultats d’un sondage effectué en juillet 2015 sur le desksharing et les bureaux multispaces. En résumé, les collaborateurs sont plutôt satisfaits de l’aménagement. Deux aspects sont néanmoins problématiques: la climatisation et chauffage et les bruits.
Au niveau de Securitrans, on a souligné l’excellent travail de recrutement qui a été fait, ainsi que les négociations salariales en cours, pas encore acceptées par le Conseil d’administration.
Recrutement
La situation n’est pas très bonne et il faut encore faire des efforts et recruter un maximum en cette fin d’année. Par contre l’analyse montre, comme l’a souligné Roland Schwager, que la fusion n’a pas engendré de démissions, comme on le craignait au départ.
Le budget 2016 a été présenté par le caissier central Alois Bucher et accepté sans discussion. La cotisation est maintenue à 7 francs.
Elections
Au chapitre des élections, il fallait remplacer René Zedi, décédé cet été à la commission CCT. Denise Engel, de AS Est, s’est portée candidate et a été élue à l’unanimité. A la Conférence CCT, il fallait remplacer trois personnes (Werner Amrein, Joël Jufer et René Zedi) : Mani Schaffer et Daniela Schelhammer ont été élus (manque encore une personne). Anton Döös étant démissionnaire, c’est Manfred Egli qui reprend la fonction de délégué CCT pour la région Centre. Remplacement également à la région Est, où Patrick Fausch remplace Stefan Bruderer, qui change de métier. Enfin, Joël Jufer a été élu comme délégué à la Conférence CCT CFF Cargo, pour compléter une délégation incomplète. La prise de congé prévue de Jean-Pierre Isabella a été reportée, puisqu’il était absent pour raison de maladie. A noter que les assemblées des délégués 2016 auront lieu à Olten, les 24 mai et 25 octobre.
Henriette Schaffter
Stefan Giger: «Le SECO prétend que les transports publics ne sont pas concernés, mais j’ai des craintes»
TISA, ce sont des accords internationaux qui se négocient en secret, et qui visent une déréglementation des services publics. La Suisse participe à ces négociations, qui concernent des domaines très vastes, comme la gestion des eaux, la santé, l’éducation, les commerces, la poste, les prisons, la culture et les services sociaux.
Stefan Giger, du SSP, a participé à l’AD AS et a bien montré de quoi il en retournait et pourquoi il faut se méfier de tels accords. Il a expliqué que «les entreprises s’immiscent ainsi dans l’élaboration des lois». Ces accords incluent une «clause de rochet», clause qui signifie qu’il est impossible de réintroduire une régulation après l’avoir supprimée. Cette clause limite ainsi considérablement les possibilités d’action des gouvernements. Stefan Giger a cité l’exemple des eaux, avec des villes comme Paris ou Berlin qui ont essayé de déréguler la gestion des eaux et qui ont bien vite vu qu’il fallait revenir en arrière. Avec TISA, plus de retour en arrière possible. Autre exemple, au Chili: Pinochet, après son coup d’état de 1973, privatise toute l’éducation chilienne. Avec des accords comme TISA, pas de possible retour en arrière avec le gouvernement suivant. Stefan Giger a expliqué que tous ces accords étaient encore assez nébuleux, mais qu’il y a de gros risques pour notre pays. Début septembre, l’Uruguay est sorti des négociations. Giger souhaite que la Suisse fasse de même. Il faut selon lui bien sûr également s’unir au niveau international, entre tous les syndicats par exemple, pour lutter contre TISA.
Giger lance un appel clair: «Il faut ouvrir les yeux et constater que ce n’est qu’une régulation au profit des riches».