1er mai
1er mai : pouvoir d’achat et pénibilité
Des milliers de personnes sont descendues dans les rues mercredi 1er mai pour la Fête internationale des droits des travailleuses et travailleurs. Les manifestations étaient placées sous le signe des salaires et de la perte de pouvoir d’achat.
Les primes d’assurance maladie étaient au cœur de cette journée de mobilisation, sous le mot d’ordre « Baisser les primes, augmenter les salaires ». Lors de nombreux événements organisés aux quatre coins de la Suisse, les orateurs ont souligné la nécessité de véritables hausses de salaire et plaidé en faveur de l’initiative socialiste d’allègement des primes soumise en votation le 9 juin.
Dans un discours combatif prononcé à Bienne (BE), le président de l’Union syndicale suisse (USS) Pierre-Yves Maillard a ainsi dénoncé « les chiffres sur l’inflation complètement faux » qui sont annoncés sur le plan national. Le fait que les primes maladie soient exclues du calcul brouille la donne. Du fait de cette « omission », la réalité de l’inflation est largement sous-estimée.
L’initiative d’allègement des primes sera le prochain défi de la gauche, mais il y en aura d’autres encore en cette année 2024 qui « représenteront beaucoup de boulot », a lancé le conseiller aux États vaudois. L’USS bataillera aussi contre la réforme du 2e pilier, ainsi que contre la libéralisation du système de santé et pour la défense du service public dans l’électricité et les transports.
Au total, l’USS avait organisé des rassemblements dans une cinquantaine de villes du pays. Quelque 10’000 personnes ont participé au cortège du 1er mai à Zurich. D’autres rassemblements ont réuni 2500 manifestant·es à Bâle et à Genève, 800 à Lausanne et plusieurs centaines à Berne. Dans plusieurs villes, comme à Genève ou Zurich, les participants ont exprimé leur solidarité avec les Palestinien·nes.
À Delémont, quelque 300 personnes ont pris part au cortège du 1er mai interjurassien et ils étaient 150 à 200 à Bienne.
À Lausanne, toute la matinée, la section SEV-tl a distribué des tracts d’information sur la prochaine assemblée du 24 juin et des barres céréales en soutien aux collègues qui travaillaient ce jour-là (vidéo ci-dessous).
Une grosse cinquantaine d’employé·es de l’usine Vetrpoack de Saint-Prex menacés de licenciement ont défilé en tête de manif. À Fribourg, la section SEV-tpf tenait un stand de hot dogs.
Yves Sancey
Enrayer le déclin salarial
Selon le Rapport sur la répartition 2024 de l’USS, « les seuls gagnants sont les très hauts salaires. Les salaires réels bas et moyens stagnent ; la charge due aux primes d’assurance maladie est devenue trop lourde. La politique fiscale suisse va clairement dans la mauvaise direction. Les revenus bas et moyens sont ponctionnés. Les rémunérations déjà très élevées se sont envolées. »
D’où ce 1er Mai sous le signe d’une double lutte : contre le renchérissement des primes maladie et pour la hausse des salaires. Sur le premier objet, l’USS mène une campagne en faveur de l’initiative visant à limiter les primes. Ce texte amènerait une amélioration concrète pour des centaines de milliers de familles – et constituerait un signal important après l’acceptation de la 13e rente AVS. La bataille pour les revenus, en revanche, ne se joue pas dans les urnes. Son issue dépendra de la capacité de mobilisation sur les lieux de travail. La manif nationale de septembre annoncée par l’USS pourrait constituer une étape dans ce sens.