| Actualité / journal SEV

257 signatures contre les deux-roues dans les couloirs de bus

Chacun sa voie !

Plus de 250 conducteurs et conductrices de bus ont signé la pétition lancée par la section tl du syndicat SEV. Elle appelle au refus d’un postulat mixant 2 roues et bus.

Le 22 mai, une petite délégation (voir photo) remettait au Conseil communal lausannois une pétition lancée par la section tl du syndicat SEV et signée par plus de 250 conducteurs et conductrices de bus. Cette pétition demande au conseillères et conseillers communaux de s’opposer au Postulat Donzé. Le soir même, le législatif lausannois devait en effet se prononcer sur le postulat R40 du PDC Manuel Donzé qui permettrait aux deux-roues de circuler sur les voies réservées aux bus.

«Des journées de 8 heures à 12 heures au volant d’un bus dans le trafic de la ville de Lausanne exigent une concentration de tous les instants et une grande résistance au stress. Nous subissons déjà de nombreuses situations difficiles et stressantes dues aux comportements imprévisibles des utilisateurs de deux-roues (vélos, vélos électriques, scooters, etc.)», rappelle Carmelo Scuderi, président de la section SEV-tl. «Permettre l’accès à tous types de deux-roues dans les voies de bus va encore aggraver nos conditions de travail. Et on ne voudrait pas être responsables de l’atteinte potentielle à l’intégrité physique d’autres utilisateurs des voies de bus», précise-t-il. Le syndicat soutient l’idée d’un réseau cyclable sûr et confortable, mais en voie propre.

Les préoccupations du syndicat sont en grande partie partagées par la commission qui a examiné le postulat Donzé et qui l’a rejeté par 7 voix contre 2 pour et une abstention. Pour les cyclistes, plus vulnérables, il y a une nécessité à leur «dédier des espaces spécifiques». Pour les deux-roues motorisées, les autoriser à circuler sur les pistes de bus, «c’est donner le droit de pratiquer une conduite dangereuse». Les commissaires rappellent par ailleurs qu’il serait nécessaire de prendre en compte les expériences notamment scandinaves, «où l’utilisation des pistes de bus par des motos a été retirée, car cela ne contribuait pas à fluidifier la circulation», malmenant ainsi un des arguments forts du postulat.

L’ordre du jour chargé du 22 mai n’a pas permis au Conseil de trancher la question. Sans doute le fera-t-il le 29 mai, en dehors de notre délai rédactionnel. Nous vous tiendrons informés de la suite.

Yves Sancey