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Des salaires suisses sur les routes suisses: FAIRLOG exige une interdiction stricte du cabotage

L’alliance syndicale FAIRLOG exige que le Conseil fédéral résiste aux pressions de l’Union européenne (UE) et n’assouplisse en aucun cas le régime suisse d’interdiction du cabotage. FAIRLOG soutient la revendication formulée par l’Union des transports publics (UTP) et l’Association suisse des transports routiers (ASTAG). Pour dûment protéger les salarié-e-s de la branche logistique, les conditions-cadres sont déterminantes. Au-delà de l’interdiction stricte du cabotage, il faudrait encore un partenariat social fort.

Si le Conseil fédéral devait céder au marchandage de l’UE et assouplir l’interdiction du cabotage, ce serait la première étape vers sa suppression totale. Le Syndicat du personnel des transports (SEV), Unia et syndicom, trois syndicats se mobilisant sous la bannière FAIRLOG pour de meilleures conditions de travail dans la branche logistique, tirent la sonnette d’alarme. Un simple assouplissement serait déjà un coup dur pour le personnel de la branche suisse de la logistique.

Des salaires corrects pour mener une vie digne

Selon une étude Ecoplan publiée par l’UTP et l’ASTAG, les salaires des chauffeurs dans les pays voisins sont jusqu’à 53% plus bas qu’en Suisse. Un assouplissement de l’interdiction du cabotage – et a fortiori sa levée – ouvrirait donc grande la porte au dumping salarial. «Même en Suisse, les conditions de travail sont déjà souvent précaires à l’heure actuelle, et les salaires trop bas. Une convention collective de travail (CCT) déclarée de force obligatoire permettrait de garantir que les choses changent et que tout le monde soit soumis aux mêmes règles», souligne Giorgio Tuti, président du SEV.

Une CCT clarifie les choses et offre une bonne vue d’ensemble, aussi pour le patronat. Il faut savoir que le partenariat social constitue l’approche la plus efficace pour garantir la bonne exécution des dispositions légales, y compris le respect de normes minimales en matière de conditions de travail. «Une CCT est un gage de sécurité pour toutes les parties. Dans la lutte pour le maintien de l’interdiction du cabotage, elle rendrait plus facile pour les partenaires sociaux de former un front uni», souligne Vania Alleva, présidente d’Unia.

Des contrôles sévères basés sur des techniques modernes

Face aux pressions exercées par l’UE, il convient d’insister davantage sur l’interdiction du cabotage au lieu de l’assouplir. Concrètement, FAIRLOG appelle à durcir l’exécution et les contrôles du cabotage. La Confédération peut miser ici sur la technologie: en installant un émetteur GPS sur les poids lourds immatriculés à l’étranger, il est aisé de contrôler s’ils livrent des marchandises en Suisse malgré l’interdiction en vigueur. «La technologie moderne peut faciliter la mise en œuvre de l’interdiction du cabotage. En l’espèce, elle protège tant le personnel que les employeurs», explique Daniel Münger, président de syndicom, «et il en va de même pour faire respecter l’interdiction de circuler la nuit et le dimanche.»

L’interdiction du cabotage a déjà été assouplie dans l’UE. Depuis, la concurrence fait rage dans l’industrie du transport. Avec pour corollaire du dumping salarial et la précarisation des conditions de travail. La Commission européenne veut néanmoins continuer sur sa lancée.

À supposer que l’interdiction du cabotage disparaisse dans l’UE, les pressions sur la Suisse vont redoubler. FAIRLOG se battra de toutes ses forces pour que l’interdiction du cabotage soit maintenue en Suisse. Pour ce faire, FAIRLOG a besoin de partenaires sociaux forts.

Site de l’alliance FAIRLOG: www.fairlog.ch

Renseignements:
Daniela Lehmann, coordinatrice pour le SEV, 079 771 51 44
Daniela Karst, FAIRLOG, 079 379 45 43