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Solidarité en acte avec les cheminot-e-s français

Air de Grève

Valérie Solano invitée par les cheminots français d’Annemasse en grève.

Comme depuis le lancement de la grève à la SNCF, les cheminots tenaient leur 9e AG de grève ce lundi 23 avril à Annemasse. Dans une gare en chantier, pour cause de Léman express, les collègues les quatre syndicats représentatifs à la SNCF (CGT, Unsa, SUD et CFDT) font le récit des dernières actions, échangent sur le taux de grévistes, avant de voter la reconduction de la grève. Venue apporter la solidarité du SEV, Valérie Solano rappelle que les enjeux de cette grève ne sont pas le seul statut des cheminots français, mais la résistance aux vastes mouvements de libéralisation qui secouent les services publics au travers de l’Europe. La plupart des conducteurs de la région travailleront sur le futur Leman express. Depuis plusieurs années les contacts sont établis et féconds, c’est pourquoi la lutte pour le statut de service public menée aujourd’hui fait écho à la négociation de la CCT CFF.

En effet, le mouvement de grève à la SNCF, débuté le 22 mars a pour cœur la défense du statut, pierre angulaire d’un système ferroviaire intégré. Le gouvernement Macron veut notamment mettre fin à l’embauche au statut et transformer la SNCF en société anonyme, bien qu’il se défende de vouloir privatiser l’entreprise, personne n’est dupe. Les expériences d’Air France, de France Télécom, d’EDF et GDF ne permettent aucun doute. Pour les Suisses, ce sont, notamment, les exigences de flexibilisation et la détérioration des conditions salariales qui mobilisent. Pour tous une volonté commune de rester cheminot.

Sur le terrain, en grève 2 jours sur 5, le mouvement ne faiblit pas et la grève alternée désorganise, y compris les jours travaillés. Les cheminots sont conscients que c’est maintenant qu’il va falloir tenir, car le gouvernement tout à son entêtement, fait passer la loi en force au parlement. C’est dans le lien avec les usagers, avec les collègues, les autres corps de métiers que la résistance continue de prendre sa force. Une caisse de solidarité est ouverte.VAS

Deux liens : bit.ly/2K4CH4h (caisse cogérée par CGT, SUD et donateurs) et bit.ly/2vzhA70.

Grèves victorieuses en Allemagne

Suite à une semaine de grèves, notamment dans les métros, trams et trains, les 2,3 millions de salariés des services publics et les fonctionnaires verront leur salaire augmenter de 7,5%.

Les luttes des salariés s’étendent pour la défense des services publics. Ce constat ne vaut pas uniquement pour caractériser les mouvements sociaux qui se développent en France (SNCF, hôpitaux, universités). De l’autre côté du Rhin, des grèves très largement suivies ont également fait leur apparition. Elles ont fortement affecté le 10 avril les aéroports du pays. Quelque 800 vols de la Lufthansa ont ainsi dû être annulés, soit un avion sur deux de la grande compagnie allemande.

Transports publics aussi en grève

A Düsseldorf, la capitale du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, qui compte plus de 600 000 habitants, aucun métro ou tram ne circulait le 11 avril. Même scénario en Rhénanie-Palatinat, où aucun train régional ne roulait dans la région du confluent du Rhin et du Neckar, une des zones les plus industrialisées du pays. Dans cette même région, l’activité de certains hôpitaux était fortement touchée.

Face aux blocages des discussions pour le renouvellement d’un accord tarifaire dans l’ensemble des services publics, le syndicat Ver.Di des services, qui compte quelque 2,6 millions d’adhérents, avait décidé de lancer plusieurs vagues de grèves d’avertissement secteur par secteur.

Les syndicats, arguant de la bonne santé de l’économie et de l’excédent budgétaire record de 38,4 milliards d’euros en 2017, surfent sur la victoire début février du puissant syndicat IG Metall. Ce dernier a arraché dans la métallurgie un accord inédit sur le droit à la semaine de 28 heures --pour une durée limitée - et une hausse salariale de 4,3%.

Le degré de colère est alimenté par le contraste entre les performances financières des champions de l’économie et la stagnation des salaires. D’autant que la précarité s’est étendue rapidement dans les services publics. Quelque 42% des personnes qui y travaillent sont tributaire de contrats à durée déterminée. Cette grande vague de grèves d’avertissement, qui a paralysé de nombreux services publics en Allemagne ces derniers jours, a pris fin mercredi 18 avril.

Les parties prenantes ont trouvé un accord sur une hausse des salaires très importante : les 2,3 millions de salariés des services publics et les fonctionnaires verront leur rémunération augmenter progressivement de 7,5%, en trois périodes, d’ici à 2020. ysa