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TPC - Chablais

1, 2, 3... Il y a comme un ras-le-bol dans l’air

Pétition remise au directeur des TPC : une main timide tendue vers le personnel ? Photos Yves Sancey

Fin septembre, une nouvelle pétition portant les revendications du personnel signée par 123 collaborateurs a été remise au directeur des TPC. Le 2 octobre, le comité de section a rencontré le président du Conseil d’administration et une délégation de la direction pour discuter de ces problématiques. Une AG discutera de la suite.

Dans la matinée du lundi 25 septembre, une nouvelle pétition signée par 123 collaborateurs et collaboratrices a été remise au directeur des Transports publics du Chablais (TPC) sur le quai de la gare à Aigle (VD). Même s’il n’a expressément pas voulu figurer sur la photo, cette fois, Grégoire Praz a fait un geste envers les employés en descendant de son bureau, en face, vers le terrain. Un groupe de collègues accompagnés de la secrétaire syndicale, Patricia Alcaraz, lui a donc remis en main propre les revendications du personnel.

Cri du cœur

Cette pétition est le résumé de la lettre « cri du cœur » envoyée par le personnel à la direction le 5 septembre et qui était restée sans réponse. Elle posait les revendications suivantes : une planification qui respecte les lois ; des locaux de pause aménagés ; des WC propres à tous les terminus ; une reconnaissance du travail et de l’expérience professionnelle du personnel ; une communication claire et régulière de la part de la direction. La pétition tirait la sonnette d’alarme pour un personnel qui avait le sentiment de ne pas être entendu et soutenu et qui, pire, se sent méprisé et peu valorisé. « Le personnel a l’impression qu’il y a un fossé qui le sépare de la direction qui ne se préoccupe absolument pas de ses problèmes. Quand on demande des améliorations sur les conditions de travail et le respect, rien ne bouge. En revanche, dans le bâtiment de l’administration, quand il y a un mécontentement sur le nouveau café, cela est pris très au sérieux et on y répond avec une très grande rapidité. La conduite mérite d’être traitée avec les mêmes égards » résume Alcaraz. Le directeur a pris note et proposé une rencontre prochainement pour en discuter.

Demande de respect et sentiment de mépris

Comme l’a fait remarquer le directeur, ce n’est évidemment pas l’idéal de devoir récolter trois pétitions en une année. « Pour le moment, cela a été toutefois la seule manière de lui faire part du mécontentement du personnel qu’il ne semble pas vouloir entendre ou prendre en compte » explique Alcaraz. La première pétition « Nos compétences méritent le respect » a vu le jour dans le cadre des négociations CCT car l’enclassement proposé ne respectait pas les compétences des employés, notamment celles et ceux au bénéfice d’un CFC. La question du respect et du sentiment d’une sorte de mépris se sont donc exprimés déjà très tôt en septembre 2022. Il avait alors fallu l’amener dans les bureaux de la direction pour une rencontre dans un climat tendu.

Problèmes des mécanos avec la planification

La question des changements en lien avec la planification annuelle a conduit à la récolte d’une deuxième pétition « Pas de changements d’horaires sans consultation du personnel ». En juillet, une grande partie des tours de service dans le rail avaient été modifiés de façon importante et unilatérale sur fond de pénurie du personnel roulant. Or, une convention prévoit que l’on doit demander l’accord du collègue concerné. Un conflit s’en est suivi entre les mécanos et la direction Voyageurs. Finalement, les mécanos ont accepté une certaine souplesse et ont eux-mêmes réalisé la planification de leur secteur jusqu’au mois d’octobre, démontrant qu’il était possible de le faire en respectant loi et règles en vigueur.

Après la remise de cette pétition, une rencontre a aussi eu lieu, le 22 septembre, entre le comité de section et la direction Voyageurs, à savoir Christophe Genoud, pour poser les bases de la collaboration au sein de la Commission des tours de service. Lors de cette rencontre, le comité a souligné que les problèmes découlent du manque d’anticipation, de consultation, de la mise devant le fait accompli, du manque de communication. Des séances régulières vont être agendées pour tenter de travailler ensemble.

Rencontre avec le président du Conseil d’administration

Enfin, une rencontre avec le président du Conseil d’administration Olivier Français a eu lieu le lundi 2 octobre. Les problématiques évoquées ci-dessus ont été une nouvelle fois discutées. L’amélioration des locaux et des WC semble être la priorité pour la direction. Pour le reste, elle a surtout rappelé que la CCT avait été plébiscitée à 80 % et que la rotation 7/3 instaurée aux trains avait également été acceptée par le personnel. Le comité a expliqué le contexte de la votation de la CCT ; il a aussi précisé que la rotation 7/3, qui ne figure pas dans la CCT, était le seul modèle proposé à l’époque et que les demandes du personnel pour un autre modèle moins contraignant n’avaient pas été retenues par la direction. Enfin, le comité a salué la volonté de la direction de mettre sur pied des rencontres régulières en estimant tout de même que, sans la mobilisation du personnel, ces rencontres n’auraient pas vu le jour. Les problèmes évoqués dans la pétition ne datent pas d’hier.

Assemblée extraordinaire

Une assemblée extraordinaire a lieu ce 13 octobre au dépôt en Châlex à 17 h. Ce sera l’occasion de discuter de la suite à donner à ces pétitions et aux réponses de la direction et du CA à la souffrance et aux demandes du personnel.

Yves Sancey

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