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Journée de formation des femmes sev

Mouvementsféministes et crise

Begrüssung der Tagungsteilnehmerinnen durch die SEV-Gleichstellungsbeauftragte Lucie Waser.

Le 24 novembre s’est tenue la journée de formation des femmes du SEV à l’hôtel Bern dans la ville éponyme. Cette journée était intitulée : « Les mouvements féministes en période de crise ». On y a parlé de figures fortes et courageuses qui ont tenté d’améliorer les droits des femmes en Suisse et ailleurs.

Après l’ouverture de Lucie Waser, responsable de l’égalité des chances au SEV, le vice-président SEV, Christian Fankhauser, a donné, avec toute l’ironie et la sensibilité qui le caractérisent, quelques inputs sur le rôle de la femme et de l’homme en Suisse, en se focalisant sur des problématiques liées au monde des transports publics (TP). Un secteur qui, sur le papier, affirme vouloir rendre plus attractifs pour les femmes les métiers qui lui sont inhérents... Toutefois, que fait-on concrètement pour atteindre cet objectif ? Et comment un secteur qui considère comme du temps partiel des horaires étalés sur douze ou treize heures, avec un personnel devant rester à disposition de l’employeur pendant une journée entière en étant payé seulement pour 4-5 heures, peut-il être attrayant pour les femmes ?

Sabine Trier, secrétaire générale adjointe de l’ETF (la Fédération européenne des travailleurs des transports), a expliqué comment cette entité s’est impliquée pour un système de TP durable et écologique mais aussi social, donnant les mêmes chances à tous.

Femmes de l’ETF et mobilité de demain

Pour atteindre cet objectif, les femmes de l’ETF se sont concentrées sur trois choses : la campagne « Plus de femmes dans les transports. Adapter le secteur au travail des femmes » ; exploiter la numérisation et l’automatisation pour promouvoir leur engagement ; et lutter contre les violences de genre dans le domaine des transports.

Le secteur des TP est majoritairement masculin, avec seulement 22 % de collaboratrices (18,5 % en 2010). 15 % des femmes se trouvent dans le transport terrestre, 40 % dans l’aviation civile (dont seulement 6 % sont pilotes), et 22 % dans le transport maritime. Une des priorités de l’ETF pour 2024 est de rendre ce secteur plus attrayant.

Un peu d’histoire

L’historienne et ancienne secrétaire centrale de l’USS Dore Heim a ensuite pris la parole pour évoquer le rôle des femmes dans les syndicats en Suisse, en particulier au SEV, qui a connu dès le départ des femmes fortes, même si elles ont toujours été minoritaires dans le monde syndical et des transports. Elles travaillaient souvent dans des secteurs qui ont disparu peu à peu, avec l’évolution technologique et l’automatisation. Les métiers qualifiés leur sont restés longtemps inaccessibles.

Ce n’est qu’en 1985 que la première mécanicienne de locs fut embauchée par les TPF et en 1991, ce sont les CFF qui ont engagé leur première mécanicienne de locs. Avec elle aussi, la première cheffe de train. La même année, le 14 juin, a eu lieu la 1ère grève des femmes, et la Commission féminine du SEV a été créée. Hélène Weber a été la première secrétaire syndicale SEV.

Femmes dans les processus de paix

Ruth-Gaby Vermot-Mangold, ancienne conseillère nationale et déléguée au Conseil de l’Europe, présidente des Femmes pour la paix dans le monde, a fait part de ses propres expériences pour montrer comment le rôle des femmes est très souvent fondamental dans les processus de paix : dans les conflits. Les femmes sont celles qui reconstruisent ce qui a été détruit par les armes, toutefois, elles sont de facto exclues des processus de paix officiels, des accords et conventions signés pour l’après-guerre.

Malgré cela, les femmes ne se laissent plus si facilement mettre de côté et il existe des exemples prometteurs de leur implication dans les processus de paix.

Solidarité féminine par-delà les frontières

Martine Gagnebin, présidente de l’Association suisse pour les droits des femmes SVF-ADF, a exposé les problèmes de disparité des genres, en partant de l’histoire du suffrage féminin en Suisse et par le droit de la famille, jusqu’à la situation actuelle.

Sur le plan international, la pauvreté des femmes et la violence à leur égard sont les deux problèmes que tous les pays du monde ont en commun. Si les femmes se mettent en réseau avec d’autres mouvements de défense des droits des femmes dans le monde, cela peut changer les choses. Elle a insisté sur l’importance du « réseau international qui luttera pour les droits des femmes au-delà des frontières, aussi longtemps que nécessaire ».

La journée s’est terminée à la satisfaction des organisatrices et des participantes. Rendez-vous en 2024, le 15 novembre, pour parler de la réforme des retraites et son impact.

Veronica Galster
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