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idées pour éviter l’impasse

Le SEV de demain: les recettes pour garantir la relève

Ils et elles sont prêt-e-s à prendre des responsabilités au SEV.

Qui prendra des responsabilités au SEV ces prochaines années au sein des sections? Nous avons rencontré quelques jeunes qui sont prêts à prendre le relai ou qui ont des idées pour éviter l’impasse. Récits.

A la section sev-tpg, on prend les devants pour anticiper les départs à la retraite des ténors du comité dans les 4 à 5 prochaines années. Même dans une section aussi dynamique, qui approche des 1000 membres actifs, ce renouvellement générationnel ne va pas de soi. Le président de la section, Vincent Leggiero, explique ce défi: «L’arrivée des baby-boomers à l’âge de la retraite affecte les entreprises de transports publics et donc logiquement le SEV puisque sa structure est similaire à celle des employé-e-s qu’il représente.»

Alors quelles sont les solutions ? Ricardo Carvalho, 31 ans, siège au comité depuis plus de 5ans. Il évoque des pistes pour motiver des jeunes à entrer au syndicat, puis à prendre des responsabilités. «Il y a un travail nécessaire à effectuer au niveau de l’image du syndicat. Nous devons mettre sur pied des activités qui leur sont dédiées. Au Congrès du SEV, la Commission de la Jeunesse m’a d’ailleurs fait forte impression. Et la communication par le biais des réseaux sociaux est essentielle et nous nous devons de la renforcer.»

Ricardo Carvalho

Au-delà de l’image du SEV, c’est la place des jeunes dans les sections qui doit être promue. «Il est impératif de leur faire de la place, de les intégrer dans les comités, de leur donner des responsabilités. Bien sûr il faut y aller progressivement. Participer aux négociations, accompagner un collègue lors d’un entretien disciplinaire permettent d’acquérir l’expérience nécessaire pour pouvoir ensuite succéder à ceux qui vont partir à la retraite.»

Cette implication passe aussi à la section sev-tpg par l’organisation de l’Arbre de Noël. Derrière ce moment festif, c’est un pan non négligeable de la vie au sein de l’entreprise qui se joue. «La mise sur pied ce cet événement par les jeunes membres est un bon tremplin, relève Ricardo. Actuellement, des jeunes émergent dans tous les secteurs de l’entreprise et c’est bon signe.»

Mais la relève ne pointe pas le bout de son nez toute seule. Le travail de détection est primordial. «C’est le travail de proximité – notre force - qui permet de dénicher les potentiels futurs membres du comité ou des commissions», raconte Vincent Leggiero. «La personne doit être appréciée de ses collègues et avoir le crédit nécessaire. Sinon le lien de confiance n’est pas possible. La personne doit avoir un comportement professionnel et une attitude personnelle irréprochables», poursuit Ricardo. «C’est l’image du SEV qui est en jeu», ajoute Vincent Leggiero.

Il ne suffit pas de détecter pour trouver la perle rare. Encore faut-il qu’elle ait envie de s’engager. Et là pas de recette miracle: le ou la candidat-e a-t-elle la fibre syndicale? «Cette conviction, cette motivation à s’engager pour les collègues, c’est le moteur!», relève Ricardo qui n’oublie pas de mentionner que l’engagement syndical peut parfois être évoqué par la hiérarchie pour freiner une promotion professionnelle. Mais à titre personnel, cette crainte, il l’a balayée. Il a d’ailleurs été promu adjoint des responsables carrosserie et fabrication véhicules et il invite donc ceux qui se tâtent à garder la tête haute et à s’engager au SEV.

Vivian Bologna

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L’exemple tessinois

Thomas Giedemann
Président de la section LPV Ticino, Thomas Giedemann en est certain: «Il est impératif d’inclure les jeunes; on ne peut parler de l’avenir, ni de l’avenir du monde du travail sans les principaux concernés. C’est avec fierté qu’il évoque la présence à la Commission des jeunes de Gabriele Bianchi, membre de sa section. Mais cela ne suffit pas encore à rajeunir les rangs du SEV. «Il ne suffit toutefois pas de chercher le contact avec les jeunes. Il faut être disponibles, chercher le dialogue et être à l’écoute de leurs idées.»

Thomas Giedemann est toutefois convaincu d’une chose: il y a des valeurs qui n’ont pas d’âge. Pas question de transiger avec la solidarité, le respect, l’écoute, la justice sociale, l’égalité des chances, l’intégration ou la parité. «Ce sont des valeurs qui constituent la base de la maison syndicale. Pour toutes les générations. Il n’est pas possible de rajeunir les effectifs sans partir de là. Ce serait abdiquer alors que le syndicat construit aussi sa propre représentativité et son appartenance sur cette base.» frg

LPV Zurich rajeunie

Stefan Bruderer

La LPV Zurich a réussi sa mue générationnelle. Son comité a été rajeuni en quelques mois. Tout n’a pas été simple pour autant, raconte l’un des co-présidents, Stefan Bruderer (30 ans). «Les gens ne s’annoncent pas tout seuls. Il faut aller à leur rencontre.» Pour dénicher la relève, l’un des avantages c’est le réseau des personnnes de confiance. D’après Stefan Bruderer, les gens sont heureux lorsqu’ils sentent qu’ils peuvent être utiles et qu’on les implique. Et si on leur fait sentir que leur expérience est un atout, alors on a plus de chance de les convaincre de s’engager.

Un autre élément est aussi crucial, la flexibilité dans l’engagement attendu. Il y a diverses façons de travailler au sein d’un comité. Pour de jeunes pères et mères, il n’est pas toujours possible de se libérer un soir par mois pour une séance. Le comité de la section se répartit donc les tâches dans un groupe Whatsapp et la communication fonctionne bien. Dès lors la composante sociale et le repas partagé lors des cinq rencontres annuelles sont d’autant plus importants.ela