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Interview de Giorgio Tuti après 100 jours à la tête des cheminots européens

« Je lutte contre le dumping ! »

Le président du SEV Giorgio Tuti est à la tête des cheminots depuis à peine plus de 100 jours. Une bonne raison d’aborder les sujets « chauds » pour les chemins de fer. Entretien.

Le dumping est un sujet d’actualité permanent. Ici, le 7 juin 2017 à la frontière franco-genevoise où Giorgio Tuti a pris la parole aux côtés de Valérie Solano et des autres syndicats français.

Giorgio, comment se sent-on après avoir passé 100 jours à la tête des cheminots européens ?

Plutôt à l’aise, car j’ai un comité – le Steering committee composé de 8 personnes au total – qui travaille très bien ensemble. J’ai pu le constater lors d’une retraite les 4 et 5 juillet où nous avons organisé la façon de travailler et réparti les tâches, dans un climat collégial et constructif. Nous sommes une véritable équipe et c’est fondamental pour moi.

Quels sont les problèmes majeurs auxquels sont confrontés les cheminots en Europe ?

Il y trois priorités dans le programme de travail de la section Rail, approuvé par le Congrès ETF de Barcelone à la fin mai : combattre la privatisation et la libéralisation, combattre le dumping social et travailler sur la sécurité et la protection des travailleuses et des travailleurs d’une part, la protection des chemins de fer d’autre part. Le Steering committee a maintenant établi un plan d’actions qui va être discuté par la section Rail le 30 novembre.

Peux-tu dévoiler les grandes lignes ce plan d’actions ?

Il est centré sur les priorités et se déclinera en trois phases. Durant la première, on va réunir et analyser les plus mauvaises pratiques en Europe en lien avec le dumping : dumping sur les salaires, sous-enchère sur le temps de travail, autant d’éléments qui participent du dumping sur la sécurité.

Dans la deuxième phase, nous allons dénoncer publiquement ces mauvaises pratiques et jeter ainsi les bases de la troisième, soit les négociations avec les employeurs dans le cadre du dialogue social, dans les pays et dans l’Union européenne. La lutte contre le dumping devrait aussi être dans leur intérêt.

On imagine bien que tout ne va pas se régler en deux mois. Quelles sont les échéances ?

Le 28 septembre, nous avons eu une séance avec les employeurs et avons mis sur pied un programme de travail pour le dialogue social et surtout pour préparer le « plenary meeting » du 1er décembre où il y aura des négociations.

Les délégations sont composées pour chaque partie de 28 membres au maximum. Le 1er décembre, en raison de ma fonction de président de la section Rail de l’ETF, je reprends les rênes du dialogue social selon un tournus employeurs/employés et cela pour une durée de deux ans.

On parle beaucoup de dialogue social européen. De quoi on parle exactement …

Il s’agit d’une plate-forme de discussion proposée par l’Union européenne entre employeurs et employés. Il en existe pour de nombreuses branches. Cette plate-forme peut faire de simples recommandations pour la branche rail ou décider d’accords contraignants.

Vivian Bologna