L’initiative, ses effets et ses objectifs

Le travail, ça doit payer !

En Suisse, 330 000 personnes travaillent à plein temps pour un salaire de moins de 4000 francs par mois. L’initiative pour un salaire minimum entend changer cette situation.

L’initiative pour un salaire minimum lancée par l’USS trouve un large soutien dans la population. Selon un sondage représentatif de l’institut Link en novembre dernier, 73 % des personnes interrogées se disent « tout à fait » ou « plutôt » favorables à un salaire minimum de 4 000 fr. Le Conseil fédéral et le Parlement sont pourtant restés de marbre. Ils ont rejeté l’initiative aux Chambres, sans proposer de contre-projet à cette initiative populaire, soutenue par de nombreux syndicats, dont syndicom, et par plusieurs partis politiques, dont le PS, les Verts et le PCS (Parti chrétien-social).
Or, le salaire minimum est reconnu au plan international comme un instrument efficace pour lutter contre le dumping salarial et assurer un revenu minimal aux personnes actives. La Suisse est l’un des derniers pays en Europe qui ne disposent pas encore d’un salaire minimum légal. Cette mesure est d’autant plus urgente et indispensable que seuls 45 % environ des travailleurs et travailleuses sont assujettis à une CCT qui fixe un salaire plancher. Une proportion très basse en comparaison internationale. Un grand nombre d’employeurs refusent de conclure de telles conventions en Suisse.
C’est l’une des raisons pour lesquelles les syndicats ont lancé l’initiative sur les salaires minimaux. Selon le texte de l’initiative, elle doit inciter la Confédération et les cantons à « encourager en particulier l’inscription dans les CCT de salaires minimaux d’usage dans la localité, la branche et la profession, ainsi que leur respect ».
Comme seuil inférieur de sécurité pour les personnes actives, l’initiative fixe un salaire minimum équivalant à 22 fr. de l’heure, soit 4 000 fr. environ par mois. Le salaire minimum correspond à 61 % du salaire médian (= une moitié gagne plus et l’autre moins) de tous les salariés des secteurs privé et public en Suisse. Tout comme les rentes AVS, il doit être adapté à l’évolution des prix et des salaires, à l’instar des autres pays. Les salarié·e·s ayant des rapports contractuels particuliers, comme les apprentis ou les apprenants dans d’autres formations (stages), en sont exclus.
engager pour cet objectif important est donc utile. pk

Plus d’informations:
www.salaires-minimums.ch et www.proteger-les-salaires.ch