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No Billag : Fin des programmes garantie dans la périphérie

Vers un grounding de la RTS

Nous nous sommes tous déjà énervés au moins une fois contre les CFF. Mais nous ne voulons pas démolir le rail pour autant !

C’est toutefois ce que veut faire l’initiative No-Billag avec la SSR : elle signe l’arrêt de mort d’une offre de radio et de télévision variée et promet, pour les régions périphériques et les minorités linguistiques, des écrans noirs et des radios muettes.

Plus de programme en romanche

« Est-ce que les habitants des Grisons peuvent s’imaginer voter Oui à No Billag ? » a demandé Mathias Braendli, rédacteur du journal grison online « GRheute ». Voici ma réponse : on peut bien sûr être pour No Billag en tant qu’habitant des Grisons, mais pas si l’on veut pouvoir continuer à écouter la radio et regarder la télé en romanche. Car si l’initiative No-Billag est acceptée, il n’y aura plus de case départ pour ces programmes.

Protection des minorités

L’objectif central de No Billag n’est pas seulement la suppression du financement par les redevances des offres de radio et de TV. No Billag s’attaque aux valeurs de base de ces médias qui font partie des services publics. Si ces valeurs de référence inscrites à l’alinéa 2 de l’article 93 de la Constitution sont supprimées, non seulement cela nuira au juste équilibre et à la diversité du paysage médiatique, mais surtout les régions périphériques – Grisons, Tessin et Suisse romande – en pâtiront.

Non seulement la SSR est en danger mais aussi les privés

On s’énerve parfois contre la SSR, tout comme on le fait contre les CFF. Mais le fait est que tous deux constituent en Suisse un élément important et représentent notre pays : qu’il s’agisse de « Temps présent », « Forum », « Sport dimanche », « Passe-moi les jumelles », « 26 Minutes », les « Coups de coeur d’Alain Morisod », « Mise au point » ou « Infrarouge ». De même pour la diffusion de la Champions League ou la Coupe Spengler …

Et tout comme les CFF, la SSR crée des postes de travail dans toute la Suisse, même si ceux-ci ne sont pas rentables d’un point de vue purement économique, comme au canton des Grisons. En Suisse romande, 4000 emplois au bas mot sont menacés. La RTS fournit dans l’équivalent de 1500 emplois à plein temps. La redevance finance aussi les télévisions locales sous convention. La redevance représente 330 emplois dans les radios et TV régionales et 2000 sont induits dans des entreprises romandes. La Télé, par exemple, c’est 47 emplois.

Enlever à la SSR et aux chaînes locales les moyens de leur action, c’est mettre le feu aux six chaînes de la RTS mais aussi à 5 télévisions et 8 radios régionales : La Télé, Léman Bleu, Radio Cité, Canal Alpha, Canal3, Canal 9, Radio Chablais, TeleBielingue, Radio Fribourg, RFJ, Rhône FM, RJB et RTN (voir carte ci-dessous).

Bien sûr, toutes les émissions de la SSR ne sont pas du goût de tout un chacun. Mais avec No Billag nous ne votons pas sur nos goûts et couleurs (ni sur le montant de la redevance d’ailleurs). Par contre nous signons la fin des radios et télévisions financées par la redevance. Ainsi la SSR multilingue resterait muette et aveugle et ce serait aussi la fin des radios et télévisions privées qui sont profondément ancrées dans les régions.

Celui qui en aura les moyens et une bonne place sur le marché pourra ensuite obtenir une concession pour exploiter une radio et une télévision qui répondra à ses propres désirs. Mais on peut s’imaginer un tel cas de figure tout au plus en Suisse alémanique. Ailleurs, le programme s’apparentera plutôt à du pur commerce et des fake news. Et dans les régions périphériques, comme en Suisse romande, au Tessin ou en Engadine, le résultat sera un écran vide, et la fin des programmes.

Peter Peyer, secrétaire régional SEV Coire

Commentaires

  • edith dauwalder

    edith dauwalder 01/02/2018 19:58:14

    no bilag - nein Danke! es dürfte aber weniger sein. ich finde, CHF 451 pro Haushalt ist zu viel. Die Hälfte wäre auch genug.