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Essor des transports publics vaudois

Le syndicat a un rôle à jouer

En quelques années, entre 2012 et 2015, le nombre de conducteurs dans le domaine des transports publics vaudois a fortement augmenté (+ 229 emplois plein temps). Les chiffres 2016 ne sont pas connus, mais il semblerait que la tendance se soit poursuivie et se poursuive encore, les entreprises vaudoises, cherchant pour la plupart à recruter de nouveaux collaborateurs.

Christian Fankhauser.

Entre 2012 et 2017, le financement des transports publics par le canton de Vaud a fortement augmenté, puisqu’il a passé de 170 millions aux comptes 2012 à 190 millions au budget 2017 (augmentation de 11,8 %). Cet essor des transports publics a eu des conséquences sur l’emploi.

Pour le Département vaudois en charge des transports publics, celui des Infrastructures et des Ressources humaines, « augmenter les prestations des transports publics vaudois soutient la dynamique économique du canton ».

Et bonne nouvelle pour les syndicats, les emplois à repourvoir sont « de niveaux de qualifications très divers, non délocalisables et protégés par des conventions collectives » explique le Département vaudois en charge des transports. Des conditions de travail qu’il convient de maintenir à un niveau acceptable en ne lésinant pas sur les revalorisations, le métier devenant de plus en plus difficile. Le SEV et ses sections s’occupent de cela dans la plupart des entreprises de transport vaudoises (TPN, MBC, Travys, TL, VMCV, MOB, TPC et CGN).

Actuellement, c’est aux tl que les négociations CCT ont lieu. Les membres SEV ont plusieurs revendications essentielles.

Tour d’horizon avec Christian Fankhauser, secrétaire syndical SEV.

Les entreprises recherchent des conducteurs pour faire face au développement des transports publics à tous niveaux. Une position de force pour les employés tl qui négocient actuellement leurs futures conditions de travail ?

Christian Fankhauser: Certes les entreprises engagent des chauffeurs, mais les contraintes budgétaires sont bien présentes. La réforme de la fiscalité des entreprises (RIE3), heureusement rejetée, a exercé une grande pression sur les communes. Les négociations pour le renouvellement de la CCT tl ne concernent pas uniquement les conducteurs et nous nous devons de trouver des équilibres entre les différents secteurs de l’entreprise. La direction tl souhaite effectivement offrir des conditions de travail attractives pour les conducteurs mais cela ne doit pas se faire au détriment des salarié-e-s des autres secteurs.

La principale revendication de la section tl est une revalorisation des salaires. L’essor des transports publics qui a eu lieu dans le canton s’est-il fait au détriment des conditions de travail ?

Il est vrai que de nombreuses ETC ont vu leur secteur bus prendre beaucoup d’importance. Les directions n’étaient manifestement pas prêtes à faire face à une augmentation des effectifs si importante. Cela s’est répercuté sur la qualité de travail et l’encadrement n’était de nombreuses fois pas à la hauteur. Je constate également une nouvelle forme de gestion des relations humaines envers les conducteurs. De nouveaux processus apparaissent. J’insiste sur le fait qu’il s’agit de processus: on traite les humains comme des facteurs de risque et les entreprises tentent de s’en protéger. Cela engendre beaucoup de souffrance des collaborateurs qui perdent le sens de leur mission. Cela m’inquiète beaucoup et je pense que les syndicats doivent trouver des solutions collectives aux souffrances individuelles. C’est un immense défi.

Les négociations avec les tl sont en cours. Es-tu positif quant à leur issue ?

Les négociations avec la direction des tl se déroulent dans un climat plus serein. La présentation d’un nouveau système salarial semble répondre à nos attentes en matière de clarté et de transparence. Nous rencontrons des problèmes avec les enclassements de métiers. Les professions de la maintenance sont dévaluées et les retours de nos collègues extrêmement négatifs. Ils ne perçoivent aucune reconnaissance de la direction pour leur métier. Seule un forte mobilisation permettra de transmettre à la direction qu’elle doit reprendre ces éléments.

Hes