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Enquête auprès des villes et communes sur les grandes lignes de bus prévues par Domo Reisen

DomoReisen: On attend des réponses de la Confédération

Le SEV a demandé en septembre l’avis de 38 villes et communes dans lesquelles Domo Reisen veut des arrêts pour ses bus grandes lignes.

Si une concession est octroyée à Domo Reisen, le SEV va veiller à ce que cette entreprise respecte les conditions de travail d’usage dans la branche. Des villes comme Vevey, Nyon ou Bulle disent non à Domo Reisen.

Les 24 réponses reçues montrent que beaucoup de questions restent encore ouvertes... Est-ce que les bus grandes lignes peuvent faire concurrence aux transports publics existants, bénéficiant de subventions et faisant partie de zones tarifaires? Combien de surcroît de trafic les bus grandes lignes amèneront-ils si leur nombre augmente, et si l’on tient compte également des compagnies concurrentes à Domo et de la clientèle?

Vevey, Nyon et Bulle disent non

Est-ce que les arrêts existants ne risquent pas d’être surchargés? Est-ce que les communes auront leur mot à dire si Domo prévoit ses arrêts sur terrains privés? Pourront-elles prélever des taxes? Une discussion et une clarification de ces points est attendue de la Confédération avant tout octroi d’une concession.

Vevey dit clairement non à un arrêt pour Domo, parce que les bus grandes lignes nationaux n’apporteraient rien à la région ni aux pendulaires et qu’une extension ferroviaire serait une meilleure chose. Selon La Tribune de Genève du 29 septembre, Nyon et Bulle ont également «refusé la demande de la compagnie pour un arrêt sur leur terrain».

Le canton de Bâle, responsable du trafic dans la ville, est aussi fondamentalement sceptique: la Confédération devrait suspendre l’octroi de la concession aussi longtemps que les bases juridiques pour l’intégration des bus grandes lignes dans le système suisse des transports publics ne sont pas établies. Mais pour cela une dis-cussion politique est nécessaire, souligne Bâle.

Bâle considère qu’une concurrence des bus grandes lignes vis-à-vis de l’offre subventionnée serait problématique non seulement pour le rail mais aussi pour le trafic régional dans la zone tarifaire. La ville de Zurich exige clairement de Domo qu’elle ne fasse pas concurrence à la zone tarifaire zurichoise, par exemple entre la ville et l’aéroport. La ville de Coire n’est en principe pas contre les bus grandes lignes, mais le canton des Grisons attend de l’Office fédéral des transports (OFT) qu’il édicte à l’attention des bus grandes lignes des directives sur la planification et le financement avant qu’une concession ne soit octroyée à Domo.

Ne surcharger ni les rues ni les arrêts de bus

Le SEV n’a pas demandé l’avis de la ville de Bienne, pour qui des bus grandes lignes circulant en Suisse seraient clairement en contradiction avec les objectifs de politique des transports de notre pays ni celui de la ville Bulle qui se montre très sceptique... Leurs positions ont été clairement exposées dans la presse.

Bienne demande à la Confédération que les communes aient la compétence de définir les arrêts des éventuels bus grandes lignes et de prélever des taxes. Elle ne veut pas de bus grandes lignes dans son centre à cause du surcroît de trafic provenant surtout des passagers. Il faudra donc également prévoir suffisamment de places de parc payantes près des arrêts des bus grandes lignes.

Des craintes concernant une augmentation du trafic et une gêne des bus existants aux arrêts sont émises par beaucoup de villes et de communes qui ne sont pas fondamentalement contre les bus grandes lignes, il s’agit par exemple de Baden, Bellinzona, Olten, Pfäffiken ou Soleure. Elles demandent que les arrêts se fassent dans d’autres lieux que ceux demandés par Domo Reisen. Yverdon exclut l’utilisation des quais de bus existants, et «l’emplacement à convenir ne devra pas perturber le trafic de ligne ni le stationnement en attente des transporteurs locaux.»

Les privés perçoivent des taxes

Genève est d’accord de laisser s’arrêter les bus grandes lignes suisses dans les gares routières existantes en vue d’assurer les correspondances internationales. L’exploitant privé exige des taxes des entreprises de bus et examine un système avec une carte d’accès.

On s’aperçoit que des taxes sont prélevées là où les arrêts sont privés, par exemple aussi à l’aéroport de Zurich ou au Sihlquai à Zurich où une véri-table gare de bus sera aménagée pour 7,4 millions. La ville de St-Gall facture l’affichage des horaires.D’autres villes demandent que la Confédération règle la question des taxes avant qu’elles ne se décident à ce sujet. Chaque arrêt de bus digne de ce nom a un coût, et chaque utilisateur doit passer à la caisse.

Une certaine arrogance

Vevey a assez mal pris la phrase dans la lettre standard de Domo Reisen qui précisait que sans réponse de la ville dans un délai d’un mois, on considérait que celle-ci était d’accord avec l’utilisation de l’arrêt souhaité. Des affiches ont été en outre collées aux arrêts de plusieurs villes et communes pour annoncer que les bus grandes lignes allaient s’arrêter à ces endroits dès le mois de décembre, ceci avant même que les autorités n’aient donné leur réponse. Bâle et Bienne ont fait enlever ces affiches.

La Confédération doit écouter les villes et les communes

«Il est important que la Confédération prenne au sérieux les craintes et les demandes des villes et communes directement concernées et qu’elle ne faillisse pas à sa tâche d’édicter des directives et des fondements juridiques adéquats avant d’octroyer une concession», déclare le président SEV Giorgio Tuti.

«Si une concession est octroyée à Domo Reisen, le SEV va veiller à ce que cette entreprise respecte les conditions de travail d’usage dans la branche. Car ce n’est pas acceptable qu’une entreprise de bus grandes lignes puisse créer une concurrence déloyale vis-à-vis des transports publics existants en faisant pression sur les conditions d’engagement et de travail ou en négligeant la sécurité. Ou en évitant de payer sa part aux coûts de l’infrastructure dont elle profite.»Markus Fischer

Commentaires

  • Demage Roger

    Demage Roger 12/10/2017 07:10:58

    A la retraite depuis 2012 et en bonne santé, je profite de voyager le plus possible.
    Comme chacun le sait, notre pouvoir d'achat n'est plus le même que lorsque nous étions actifs.
    Tout augmente sauf nos rentes, mais est-ce une raison pour privilégier des entreprises polluantes, qui emploient des chauffeurs dans des conditions qui frisent l'illégalité et encombrent encore plus notre réseau routier. Que voulons-nous laisser aux générations futures?
    Nous devons tout mettre en œuvre pour lutter contre cette concurrence déloyale et créatrice
    d'emplois précaires, mais si la Confédération et les CFF en particulier veulent que nous jouions le jeu, il faut arrêter avec cette spirale des augmentations des titres de transports. Monsieur Meyer a promis que les tarifs ne bougeront pas pour 2018. J'aimerai bien le croire, mais si nous voulons vivre dans un pays où l'on peut sortir sans porter un masque, il faut interdire les lobbies routiers (et tous les autres) au parlement. Quand j'entends Monsieur Nantermod nous expliquer
    sa vision du futur, ça me fait peur. Il faudrait commencer à réfléchir avec la tête et non avec le porte-monnaie.