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MedicalService CFF

Vers une déshumanisationdu service médical

Le service médical des CFF fête ses 100 ans cette année, mais il va être externalisé dès le 1er juillet 2017. Grave erreur selon le SEV.

Pour les représentants du personnel, il est très important que la sécurité des personnes en relation avec les transports publics soit garantie. Un service médical compétent et maîtrisant les exigences de l’entreprise est primordial pour assurer la sécurité dans le transport ferroviaire. «C’est le cas aujourd’hui et cela doit rester ainsi. Un service médical fait partie intégrante d’une entreprise moderne et consciente de ses responsabilités», explique Daniel Froidevaux, secrétaire syndical SEV.

Un des arguments avancés par la direction des CFF pour externaliser ce service est qu’il n’a plus les outils nécessaires pour assurer sa tâche, en particulier du point de vue administratif. Drôle d’argument, qui laisse le SEV perplexe. Pourquoi la direction des CFF n’a-t-elle pas veillé à maintenir un outil adéquat pour le personnel? Il était difficile de ne pas se poser la question d’une possible préméditation de la part de l’entreprise, laissant la qualité diminuer pour enfin avoir une bonne raison de remettre ce service à un prestataire externe. La direction a néanmoins démenti avoir laissé les choses s’empirer volontairement.

Service bénéficiaire

Le service médical des CFF génère des bénéfices. Il n’est pas évident pour le SEV de comprendre pourquoi l’entreprise renonce à ces recettes alors qu’elle prône constamment des mesures d’économie et demande à chaque fois le soutien du syndicat.

En remettant les tâches dévolues au service médical à un prestataire externe, que la direction des CFF est en train de chercher via un appel d’offres, les tests d’aptitude risquent fort d’être menés de manière strictement administrative. Un médecin externe pourrait appliquer uniquement la procédure, sans connaître le contexte, contrairement aux médecins du service médical actuel. Le SEV craint qu’un service externalisé soit peu au fait des réalités du monde ferroviaire et qu’il fasse en sorte que son activité soit lucrative, occasionnant le moins de frais possible, et qu’il limite dès lors ses examens au strict minimum.

Concernant les cas d’inaptitude de certain-e-s collaborateurs-trices, le SEV doute qu’un médecin externe prenne le temps nécessaire pour participer à des séances avec les autres organes tels que le service social des CFF, la Suva ou l’AI. Le SEV s’inquiète dès lors du bon déroulement des phases de réinsertion du personnel.

Les tâches du service médical sont multiples et ne se limitent pas à examiner l’aptitude du personnel ayant des tâches de sécurité. Il s’occupe actuellement également de prévention et de médecine du travail.

Que deviennent les employé-e-s?

Le SEV est toujours en discussion avec la direction du projet quant à l’avenir des em- ployé-e-s. «Des réponses ont été obtenues des responsables, mais tout repose pour l’instant sur la bonne foi et le rapport de confiance, il n’y a rien de concret», explique Daniel Froidevaux.

Certain-e-s employé-e-s ont déjà quitté le service, ayant trouvé un poste ailleurs, et il n’est évidemment pas facile de repourvoir leurs postes dans ces conditions-là. On peut donc logiquement craindre que le service médical ait de la difficulté à assurer ses tâches dans les prochains mois.

Il faut également savoir que l’appel d’offres est terminé mais que l’attribution du mandat n’interviendra qu’au premier trimestre 2017, soit moins de six mois avant l’externalisation!

Henriette Schaffter